Enseignement de spĂ©cialitĂ© Histoire GĂ©o, sciences politiques Term Documents Laurent Piel Ă l'aide du manuel Nathan "Histoire, GĂ©ographie, GĂ©opolitique et Sciences Politiques" ThĂšme 1 Introduction. OcĂ©an et espace quelles spĂ©cificitĂ©s ? ThĂšme 1 Axe 1 ConquĂȘtes, affirmations de puissance et rivalitĂ© ThĂšme 1 Axe 2 Enjeux diplomatiques et coopĂ©rations ThĂšme 1 Conclusion La Chine Ă la conquĂȘte de l'espace et des ocĂ©ans ThĂšme 2 Introduction. Formes de conflits et tentatives de paix ThĂšme 2 Axe 1 - La dimension poliique de la guerre ThĂšme 2 Axe 2 Le dĂ©fi de la construction de la paix ThĂšme 2 Conclusion Les conflits du Moyen-Orient/li> ThĂšme 2 Fin du cours Les conflits au Moyen-Orient ThĂšme 4 Introduction Les enjeux du patrimoine ThĂšme 4 Axe 1 - Usages sociaux et politiques du patrimoine ThĂšme 4 Axe 2 - La prĂ©servation du patrimoine ThĂšme 4 Conclusion - La France et le patrimoine ThĂšme 5 Qu'est-ce que l'environnement - Introduction ThĂšme 5 Axe 1 - Exploiter, prĂ©server, protĂ©ger ThĂšme 5 Axe 1 - Exploiter, prĂ©server, protĂ©ger_- fin du cours ThĂšme 5 Axe 2 - Le changement climatique ThĂšme 5 Conclusion - Les Etats-Unis et la question environnementale ThĂšme 3 Introduction - Histoire,, mĂ©moire et justice ThĂšme 3 Axe 1 - Histoire et mĂ©moires des conflits ThĂšme 3 Axe 2 - Histoire, mĂ©moire et justice ThĂšme 3 Conclusion - L'histoire et les mĂ©moires du gĂ©nocide des juifs et des tsiganes ThĂšme 6 Introduction - L'eujeu de la connaissance ThĂšme 6 Axe 1 - Produire et diffuser des connaissances ThĂšme 6 Axe 2 - La connaissance, enjeu politique et gĂ©opolitique ThĂšme 6 Conclusion - Le cyberspace entre tensions et coopĂ©rations Devoir maison 27 11 2020 Devoir maison 10 03 2021 Sujet de dissertation optionnel ThĂšmes d'Ă©tude ThĂšme 1 De nouveaux espaces de conquĂȘte ConquĂȘtes, affirmations de puissance et rivalitĂ©s. Enjeux diplomatiques et coopĂ©rations. La Chine Ă la conquĂȘte de l'espace, des mers et des ocĂ©ans. ThĂšme 2 Faire la guerre, faire la paix formes de conflits et modes de rĂ©solution La dimension politique de la guerre des conflits interĂ©tatiques aux enjeux transnationaux Le dĂ©fi de la construction de la paix Le Moyen-Orient conflits rĂ©gionaux et tentatives de paix impliquant des acteurs internationaux Ă©tatiques et non Ă©tatiques. ThĂšme 3 Histoire et mĂ©moires Histoire et mĂ©moires des conflits. Histoire, mĂ©moire et justice. L'histoire et les mĂ©moires du gĂ©nocide des Juifs et des Tsiganes. ThĂšme 4 PauvretĂ© et inĂ©galitĂ©s Les politiques de rĂ©duction de la pauvretĂ©. InĂ©galitĂ©s territoriales et justice spatiale aux Ă©chelles locale, nationale et mondiale. Les inĂ©galitĂ©s entre hommes et femmes. ThĂšme 5 L'environnement, entre exploitation et protection un enjeu planĂ©taire Exploiter, prĂ©server et protĂ©ger. Le changement climatique approches historique et gĂ©opolitique. Les Ătats-Unis et la question environnementale tensions et contrastes.
ActivitĂ©1- Histoire et mĂ©moire, deux approches diffĂ©rentes du passĂ© CORRIGE ActivitĂ© 2- Le devoir de mĂ©moire en questions CORRIGE Axe 1- Histoire et mĂ©moires des conflitsGĂ©opolitique et sciences politiques TerminaleFiltrer par mot clĂ© dans le titreDĂ©jĂ plus de1 million d'inscrits !Chapitre 1 De nouveaux espaces de conquĂȘteChapitre 2 Faire la guerre, faire la paix formes de conflits et modes de reÌsolutionChapitre 3 Histoire et mĂ©moiresChapitre 4 Les enjeux gĂ©opolitiques liĂ©s Ă la conservation et Ă la valorisation du patrimoineChapitre 5 Lâenvironnement, un enjeu planĂ©taireChapitre 6 Lâenjeu de la connaissance 3On peut grossiĂšrement diviser Histoire et mĂ©moires, conflits et alliance en trois parties. La premiĂšre, formĂ©e par les chapitres 1 Ă 3, traite des origines et dĂ©veloppements du phĂ©nomĂšne mĂ©moriel dans les sociĂ©tĂ©s occidentales. Philippe Joutard dĂ©bute en prĂ©sentant le contexte de lâessor du phĂ©nomĂšne mĂ©moriel Ă partir de la seconde moitiĂ© du XX e siĂšcle. La chrono Il est usuel de dĂ©finir la mĂ©moire comme Ă©tant la facultĂ© de conserver des traces du passĂ© et de pouvoir sây rĂ©fĂ©rer activement en fonction des situations prĂ©sentes. Mais trĂšs souvent, les discours identitaires, empĂȘchent une lecture objective des Ă©vĂ©nements historiques. RĂ©cemment, le rapport Stora » a renouvelĂ© le dĂ©bat ancien, mais toujours renouvelĂ©, autour des liens existants entre la mĂ©moire historique et lâhistoire savante. Recenser, rassembler, mettre en ordre Ă©taient les maĂźtres-mots de son rapport. Mais face Ă ce vif intĂ©rĂȘt pour la mĂ©moire, dâautres voix sâĂ©lĂšvent pour mettre en garde contre lâinstrumentalisation de ce qui reste vivant de la mĂ©moire historique » au service de la politique. Devoir de mĂ©moire Dans son livre intitulĂ© Douze leçons sur lâhistoire 1996, Antoine Prost rĂ©capitule les diffĂ©rences fondamentales qui existent Ă ses yeux entre histoire et mĂ©moire. Selon lui, Ă lâinverse de lâhistoire, la mĂ©moire isole un Ă©vĂ©nement de son contexte ; elle cherche Ă le tirer de lâoubli pour lui-mĂȘme et non pour lâinsĂ©rer dans un rĂ©cit cohĂ©rent crĂ©ateur de sens ; selon lui, la mĂ©moire est affective, tandis que lâhistoire se veut objective. Ainsi, en dĂ©pit des apparences, lâinjonction incantatoire au devoir de mĂ©moire », lui semble-t-elle en rĂ©alitĂ© une nĂ©gation de la demande dâhistoire. Cet antagonisme entre histoire et mĂ©moire est apparu rĂ©cemment. Il est la consĂ©quence des profondes mutations qui, depuis plus dâun siĂšcle, ont affectĂ© la dĂ©finition de lâhistoire comme celle de la place revendiquĂ©e dans la sociĂ©tĂ© par les historiens. Progressivement, ceux-ci ont pris de la distance vis-Ă -vis de la fabrication dâun roman national, et ont affichĂ© leur mĂ©fiance, aprĂšs les expĂ©riences douloureuses du XXe siĂšcle, envers toute tentation de manipulation de la mĂ©moire collective. Les renouvellements introduits par lâĂcole des Annales en faveur dâune histoire globale inscrite dans la longue durĂ©e ont aussi contribuĂ© Ă cette rupture des historiens avec lâhistoire-mĂ©moire traditionnelle. En contrepartie de cet effacement, on assiste depuis quelques annĂ©es Ă la montĂ©e des revendications mĂ©morielles, face auxquelles les historiens doivent se positionner. Entre Clio » et MnemosynĂš » Ă lâorigine, lâhistoire est mĂ©moire. Au Ve siĂšcle av. HĂ©rodote dâHalicarnasse justifie dâailleurs dâemblĂ©e son entreprise par la volontĂ© de prĂ©server de lâoubli des Ă©vĂ©nements quâil juge dâimportance. En ce sens, au moment de sa fondation, lâHistoire ne se donnait pas un objectif si diffĂ©rent du mythe la poĂ©sie Ă©pique de type homĂ©rique, ou bien la tragĂ©die, mettaient Ă©galement en scĂšne les grands Ă©vĂ©nements du passĂ© sans nĂ©gliger dâen proposer une explication. Dâailleurs, rappelons que les Grecs considĂ©raient que MnemosynĂš, câest-Ă -dire la mĂ©moire divinisĂ©e, Ă©tait la mĂšre des neufs Muses, dont Clio la Muse de lâhistoire. DĂ©jĂ Ă la fin du VIIIe siĂšcle av. HĂ©siode se prĂ©sente, dans les premiers vers de sa ThĂ©ogonie, comme celui auquel les Muses ont accordĂ© la connaissance du passĂ© hĂ©roĂŻque. Comme le rappelle Paul Veyne Ă juste titre, le poĂšte est un possĂ©dĂ© de la mĂ©moire, un tĂ©moin inspirĂ© du mythe constructeur du passĂ©. Lâhistorien, pour sa part, est tĂ©moin dâun temps. Mais le principe est le mĂȘme Lucien de Samosate rapporte que les auditeurs des lectures publiques effectuĂ©es par HĂ©rodote Ă Olympie donnĂšrent aux neuf livres de ses EnquĂȘtes les noms de chacune des Muses. Authentique ou non, cette anecdote rĂ©vĂšle un parallĂšle Ă©tabli entre lâhistorien et le poĂšte, dans leur rapport Ă la mĂ©moire autant que dans lâagrĂ©ment de la forme. Durant toute lâAntiquitĂ© classique subsiste lâidĂ©e que lâhistorien transmet par son Ćuvre un souvenir mĂ©morable utile Ă la postĂ©ritĂ©. Celui qui lâa formĂ©e le plus clairement est sans doute CicĂ©ron, dans ses Dialogues de lâOrateur Ă©crits en 55 av. dans lesquels il prĂ©sente lâHistoria comme un tĂ©moin des temps. Ainsi, chez les Romains de la fin de la RĂ©publique et du dĂ©but du rĂ©gime impĂ©rial, lâhistoire se fait vĂ©ritablement remĂ©moration Ă vocation exemplaire la commĂ©moration y est source dâĂ©mulation et contribue Ă construire une mĂ©moire socialement effective, procĂ©dĂ© trĂšs sensible par exemple chez Tite-Live. Toutefois, si lâhistoire est bien mĂ©moire, elle ne constitue pas quâun aspect de celle-ci, sous une forme particuliĂšre et qui peut mĂȘme ĂȘtre jugĂ©e mineure. Dâune maniĂšre gĂ©nĂ©rale, les sociĂ©tĂ©s mĂ©diterranĂ©ennes de lâAntiquitĂ© disposaient de supports mĂ©moriels puissants et variĂ©s qui ne leur rendaient pas indispensable lâĂ©criture de lâhistoire. Tout se passe comme si lâinvention de lâhistoire sâĂ©tait produite inexplicablement, sans rĂ©elle demande sociale. Et comme lâa bien mis en Ă©vidence lâhistorien italien Arnaldo Momigliano 1908-1987, les Grecs disposaient, sans lâaide des historiens, de tous les savoirs sur le passĂ© dont ils avaient besoin. Ceci explique que lâhistoire soit restĂ©e dĂ©pourvue de vĂ©ritable statut pendant une bonne partie lâAntiquitĂ© et que les historiens nâaient jamais acquis une place reconnue dans la sociĂ©tĂ© antique. Ă ce propos lâhistorien italien notait la chose suivante Ce ne peut ĂȘtre un hasard si tant dâhistoriens grecs vĂ©curent en exil et si tant dâhistoriens romains furent des sĂ©nateurs dâun Ăąge mĂ»r les uns Ă©crivirent lâhistoire alors quâils se trouvaient empĂȘchĂ©s de participer Ă la vie normale de leur propre citĂ©, et les autres alors que leur vie active approchait de sa fin. » Arnaldo Momigliano, ProblĂšmes dâhistoriographie ancienne et moderne, Paris, 1983, p. 55 Ni enseignĂ©e, ni toujours bien distinguĂ©e de la littĂ©rature dans lâesprit du public de lâagora antique, lâhistoire nâĂ©tait quâune des modalitĂ©s de la mĂ©moire collective, et pas nĂ©cessairement la plus importante. Mais avec la christianisation du monde antique, lâancrage historique de la mĂ©moire se dĂ©place vers la liturgie, quâillustre les Memoriae dâAntiquitĂ© tardive et du Moyen Age. Vers une histoire-mĂ©moire Lorsquâelle Ă©merge Ă la Renaissance, lâhistoriographie moderne cherche les racines des histoires locales jusque dans lâAntiquitĂ© quâon redĂ©couvrait alors avec passion câest ainsi quâĂ la fin du XVIe siĂšcle Ătienne Pasquier 1529-1615 mit Ă lâhonneur, dans ses Recherches de la France, le mythe de nos ancĂȘtres les Gaulois ». Non que le souvenir des Anciens nâait jamais Ă©tĂ© perdu au contraire, il suffit de songer Ă la rĂ©fĂ©rence politique constante quâĂ reprĂ©sentĂ©e lâEmpire romain durant tout le Moyen Ăge, comme en tĂ©moigne par exemple la fameuse Donation de Constantin, dĂ©noncĂ©e notamment par Lorenzo Valla 1407â1457 comme une crĂ©ation » forgĂ©e de toutes piĂšces. Mais dĂ©sormais, lâhumanisme aidant, lâamour de lâAntique caractĂ©rise le classisme europĂ©en, durant lesquels lâhistoire occupe une place privilĂ©giĂ©e dans la culture des hommes du temps. AcadĂ©mies et sociĂ©tĂ©s savantes entretiennent le rĂȘve des origines, permettant aux Ă©lites locales ou rĂ©gionales de penser leur identitĂ© face Ă une histoire officielle dominĂ©e par la centralisation monarchique. La RĂ©volution française et lâEmpire porteront Ă leur comble les emprunts Ă une AntiquitĂ© stĂ©rĂ©otypĂ©e et atemporelle dans le but de construire une mĂ©moire lavĂ©e de lâhĂ©ritage abhorrĂ©e de la monarchie et de lâAncien RĂ©gime. Par la suite, les nationalistes du XIXe siĂšcle puiseront Ă leur tour abondamment dans lâhistoire ancienne pas seulement grĂ©co-romaine dâailleurs pour fonder leurs revendications souvent antagonistes. En France par exemple, la construction de la mĂ©moire collective a procĂ©dĂ© par flux et reflux. La place accordĂ©e au Moyen Ăge est de ce point de vue significative. Si lâon considĂšre que, pour ĂȘtre opĂ©ratoire, le travail de mĂ©moire doit succĂ©der Ă temps dâoubli, alors il a dĂ» ĂȘtre singuliĂšrement efficace sâagissant du Moyen Ăge. Plus quâun oubli, on y verra dâailleurs plutĂŽt un effort dĂ©libĂ©rĂ© de distinction et, dans le mĂȘme temps, de dĂ©prĂ©ciation peu favorable Ă une remĂ©moration continue câest ainsi que les savants de la pĂ©riode classique et de celle des LumiĂšres ancrĂšrent dans les esprits une certaine idĂ©e du Moyen Ăge, obscur et peu digne dâintĂ©rĂȘt, que les hommes de la Renaissance avaient lancĂ©e. Lâengouement romantique pour la pĂ©riode mĂ©diĂ©vale apparaĂźt donc, de ce point de vue, comme une grande rupture dont les premiers conservateurs et musĂ©ographes des annĂ©es rĂ©volutionnaires furent certainement les Ă©claireurs. Les musĂ©es Cluny, Petits-AugustinsâŠ, donc, mais aussi les arts, romanesque ou pictural, connurent alors un vĂ©ritable foisonnement mĂ©diĂ©val qui ne se dĂ©mentit pas par la suite mĂȘme si leur Ćuvre Ă©tait pĂ©trie dâerreurs historiques grossiĂšres, Alexandre Lenoir, Victor Hugo ou Alexandre Dumas ont Ă©veillĂ© une passion populaire pour cette pĂ©riode historique. La qualitĂ© historique de leurs Ă©crits importe peu ici rapidement, de vrais historiens prendront le relais, qui nâauraient jamais pu le faire sans cet engouement initial. Câest Ă partir de lĂ quâune dynamique a Ă©tĂ© impulsĂ©e, dont lâenseignement â secondaire et supĂ©rieur dĂšs la Restauration, primaire Ă partir de la IIIe RĂ©publique â a Ă©tĂ© le principal moteur, entre vulgarisation des apports de lâhistoire savante et passion de plus en plus partagĂ©e pour le Moyen Ăge. LĂ , le mythe des origines », pour reprendre lâexpression de Marc Bloch, trouvait sa pleine expression Clovis Ă Tolbiac, Charles Martel Ă Poitiers, Charlemagne et sa barbe fleurie Ă Roncevaux, Louis IX sous son chĂȘne et Jeanne dâArc sur son bĂ»cher⊠Les Français des trois derniers quarts du XIXe et de la premiĂšre moitiĂ© du XXe siĂšcle invoquaient les grandes figures que le premier sentiment national, mĂ©diĂ©val celui-lĂ , avait dĂ©jĂ honorĂ©e, mais en les rĂ©actualisant totalement. Un subtil compromis avec toutes les formes de lâhĂ©ritage rĂ©volutionnaire permettait que, miraculeusement, tous les Français sây retrouvent, ce en quoi le mythe peut ĂȘtre qualifiĂ©e de pleinement opĂ©ratoire. Sans surprise, il se dĂ©lita lorsque le sentiment national lui-mĂȘme qui le sous-tendait sâaffaiblit pour diffĂ©rentes raisons politico-culturelles, dont la mondialisation. Enfin, lâon peut remarquer que les identitĂ©s dites de minoritĂ©s », rĂ©gionalistes notamment, qui sâaffirmĂšrent en sâopposant Ă une identitĂ© nationale englobante dont elles se disaient victimes, sâagrĂ©gĂšrent selon un mĂ©canisme similaire dâinvocation dâune mĂ©moire des origines mĂ©diĂ©vales les Bretons retrouvĂšrent le roi Arthur et BrocĂ©liande, les Languedociens les Cathares et les Corses les pourfendeurs de Maures. Histoire et mĂ©moire Comment lutter contre lâoubli avec Patrick Boucheron et MichaĂ«l Foessel. Lâhistoire, la mĂ©moire et lâoubli RĂ©flĂ©chissant le lien entre le trio histoire, mĂ©moire et lâoubli, le philosophe Paul RicĆur 1913-2005 Ă©tablit un utile distinguo entre mĂ©moire empĂȘchĂ©e », manipulĂ©e » et obligĂ©e », et invite en consĂ©quence au travail de mĂ©moire », une notion jugĂ©e moins stĂ©rilisante que lâomniprĂ©sent devoir de mĂ©moire », ce passage obligĂ© de nombreuse exhortations issues de la classe politique. Câest dâailleurs en rĂ©action contre les risques de dĂ©rapages antiscientifiques inhĂ©rents Ă ces rappels Ă lâordre que, dans la fin des annĂ©es 1980, sâest dĂ©veloppĂ©e une histoire de la mĂ©moire, en tant que branche de lâhistoire des reprĂ©sentations. Lâhistoire de la mĂ©moire collective est ici entendue comme celle de lâusage des passĂ©s dans les prĂ©sents successifs. CaractĂ©ristique de cette dĂ©marche, lâentreprise de Pierre Nora par exemple, vise Ă lâĂ©tablissement dâune cartographie mentale. Dans ce cadre, les lieux de mĂ©moire sont entendus largement, puisquâĂ cĂŽtĂ© des panthĂ©ons » nationaux des emblĂšmes figurent Ă©galement des notions telles les spĂ©cificitĂ©s rĂ©gionales, lâimaginaire, le folklore populaire⊠etc.. Ici, lieu » Ă©quivaut Ă Ă©lĂ©ment du patrimoine symbolique ». LâĂ©tude de Pierre Nora, partie dâune volontĂ© de dĂ©construction dâun paysage anthropologique familier, aboutit Ă la mise sur pied dâun ensemble monumental.
Jalon 2 - Exploiter et protĂ©ger une ressource naturelle » la forĂȘt française depuis Colbert Ressources naturelles mise en valeur dâun capital naturel ressources minĂ©rales, Ă©nergĂ©tiques, Ă©puisables ou renouvelables ForĂȘt grande Ă©tendue couverte dâarbres territoire dâau moins 5000m2 occupĂ© au moins par 20% de couvert boisĂ©. On distingue la forĂȘt vierge ou primaire forĂȘt ayant Ă©voluĂ© sans intervention humaine de la forĂȘt secondaire forĂȘt sâĂ©tant reconstituĂ©e aprĂšs lâexploitation de la forĂȘt Comment ont Ă©voluĂ© les interactions entre la sociĂ©tĂ© et la forĂȘt depuis lâAncien RĂ©gime jusquâĂ nos jours ? PrĂ©ambule voir diaporama Evolution de la forĂȘt depuis le Moyen Age quels constats peuvent ĂȘtre faits ? ActivitĂ© n°1 La forĂȘt française sous Colbert et lâAncien RĂ©gime une ressource essentielle notice biographique p 292 Documents Ă Ă©tudier + diaporama Les chĂȘnes français, le "trĂ©sor" de Colbert par Jacques-Marie Vaslin maĂźtre de confĂ©rences, Le Monde, 27/04/2011. Les forĂȘts françaises abritent aujourd'hui des chĂȘnes plusieurs fois centenaires. Ce qui fait le bonheur des promeneurs dans les forĂȘts de Tronçais dans l'Allier, ou de BercĂ© dans la Sarthe. Ces arbres sont en fait les reliques d'une politique engagĂ©e il y a plus de trois siĂšcles par le parangon du mercantilisme en France Jean-Baptiste Colbert 1619-1683. Au milieu du XVIIe siĂšcle, la marine française est dans un piĂštre Ă©tat, contrecoup de la Fronde. Seuls deux ou trois vaisseaux peuvent affronter la haute mer. La marine doit louer ou acheter des navires Ă©trangers en cas de guerre. Colbert dĂ©cide alors de rĂ©organiser toute la filiĂšre, de la culture du chĂȘne au chantier naval. La construction d'un grand vaisseau nĂ©cessite d'abattre jusqu'Ă 4 000 chĂȘnes centenaires. Or Ă cette Ă©poque, il n'existe pas de politique forestiĂšre digne de ce nom. Le dĂ©frichage et la surexploitation des forĂȘts royales ont provoquĂ© une baisse rĂ©guliĂšre de la surface boisĂ©e. La forĂȘt s'Ă©tend alors sur environ 13 millions d'hectares. Le bois de chĂȘne Ă©tant insuffisant, on en importe essentiellement d'Italie et d'Albanie. Le pin, utilisĂ© pour le grĂ©ement, provient d'Europe du Nord. En cas de reprise des hostilitĂ©s, la maĂźtrise des routes du bois devient stratĂ©gique. Mais toutes ces importations ne conviennent pas au mercantiliste Colbert. Aux yeux de cet homme d'Etat, la forĂȘt constitue Ă la fois une source de richesse importante, "un trĂ©sor qu'il faut soigneusement conserver", et une ressource indispensable pour la construction de navires. On ne la prĂ©serve pas pour son Ă©cosystĂšme, mais par intĂ©rĂȘt militaire et Ă©conomique. L'ordonnance d'aoĂ»t 1669 scelle une reprise en main vigoureuse des forĂȘts françaises. Un quart de la surface des forĂȘts doit ĂȘtre prĂ©servĂ©, l'Ăąge d'abattage des arbres est reculĂ© Ă vingt ans, 32 baliveaux Ă l'hectare sont conservĂ©s. L'abattage est rĂ©glementĂ©. Les rĂ©sultats ne tardent d'ailleurs pas Ă se faire sentir les recettes des forĂȘts royales passent de 50 000 livres en 1662 Ă 1 million vingt ans plus tard. Dans la foulĂ©e, les chantiers navals sont rĂ©organisĂ©s pour que la fabrication d'un navire prenne un rythme industriel. La rĂ©alisation de maquettes de bateaux permet de standardiser leur construction. Dans le dessein d'en augmenter la performance, on fait appel aux mathĂ©maticiens et aux gĂ©omĂštres. Le personnel est formĂ© dans des Ă©coles navales, on emploie aussi de la main-d'oeuvre Ă©trangĂšre. Au besoin, on a recours Ă l'espionnage pour percer les secrets de fabrication des ennemis. L'effort est considĂ©rable. Rien qu'en 1673, vingt-six navires et six galĂšres sortent des chantiers de Rochefort, qui emploient alors 20 000 personnes. Dix ans auparavant, ce bourg ne comptait que 500 Ăąmes. En 1677, la marine est en possession de 300 vaisseaux et galĂšres. Mais la RĂ©volution porte un coup Ă cette politique. La libertĂ© de coupe, restaurĂ©e par une loi de 1791, et l'anarchie ambiante livrent les Pau pillage. Le massif forestier s'en trouve rĂ©duit de 500 000 hectares. Le dĂ©but du XIXe siĂšcle voit le retour d'une politique forestiĂšre. C'est ainsi que, depuis prĂšs de deux siĂšcles, la France maintient une gestion rigoureuse de son patrimoine forestier. L'hĂ©ritage lĂ©guĂ© par Colbert se retrouve dans une administration des forĂȘts efficace, de riches massifs forestiers et une conception de l'Ă©conomie faisant de l'Etat un acteur Ă part entiĂšre. » Vocabulaire Parangon modĂšle Mercantilisme Doctrine Ă©conomique des XVI° et XVII° siĂšcles encourageant le dĂ©veloppement du commerce extĂ©rieur afin dâenrichir lâEtat et de renforcer sa puissance. LâEtat intervient dans lâĂ©conomie par des lois protectionnistes et en dĂ©veloppant des infrastructures telles que les manufactures. Fronde rĂ©volte 1648-1653 des nobles du Royaume de France face Ă la montĂ©e de lâautoritĂ© monarchique durant la RĂ©gence dâAnne dâAutriche minoritĂ© de Louis XIV GrĂ©ement Ă©quipement relatif Ă la voilure dâun navire mĂąt, cordage, voiles⊠Baliveau jeune arbre rĂ©servĂ© pour la construction Futaie forĂȘt de grands arbres Ordonnance acte lĂ©gislatif Ă©mis par le Roi Document 3 page 293 Les maĂźtrises du royaume de France en 1661 le Royaume de France est divisĂ© en 9 maĂźtrises, juridictions chargĂ©es de gĂ©rer les forĂȘts. Questions Qui est Colbert en 1669 ? Quel est le contexte forestier en France au milieu du XVII° siĂšcle ? Comment la forĂȘt est-elle perçue par Colbert ? Que dĂ©cide-t-il dâinstaurer pour exploiter avec rationalitĂ© la forĂȘt ? Quel doit ĂȘtre le rĂŽle de lâEtat dâaprĂšs lui ? Quelles furent les consĂ©quences pour les massifs forestiers français ? pour la stratĂ©gie et lâĂ©conomie françaises ? ActivitĂ© n°2 La forĂȘt et la rĂ©volution industrielle, une rupture dans la relation Ă lâespace forestier ? RĂ©flexion Ă partir de la forĂȘt de la Lande de Gascogne Document 1 p 294 Document cf image plus bas dans le blog. Extrait des Annales de gĂ©ographie - 1925 Article de A CavaillĂ©s A partir dâun livre rĂ©cent intitulĂ© Transformation des landes de Gascogne et leur situation actuelle » par A Larroquette- 1925 Questions Dans quelle mesure peut-on dire que la forĂȘt des Landes est une ressource naturelle » ? Qui sont les acteurs de la transformation de ce milieu ? Quel est le principal type dâexploitation de cette forĂȘt ? ActivitĂ© 3 La forĂȘt française Ă lâheure de la transition Ă©cologique, un espace multifonctionnel ou disputĂ© ? Document 5 page 295 Autres documents la vidĂ©o Ă©couter Environnement faut-il interdire lâabattage massif dans les forĂȘts ? Ce vendredi, des dizaines dâaffiches seront collĂ©es dans le Morvan pour dĂ©noncer les coupes rases. Un enjeu Ă©cologique majeur selon les associations. Une parcelle de forĂȘt abattue oĂč quelques souches d'arbres Ă©parses gisent encore au sol comme autant de cadavres. Des troncs transportĂ©s par un engin de chantier sur un vallon ratiboisĂ© par les tronçonneuses. Et en lĂ©gende de ces photos gĂ©antes de 3 m de haut, le mĂȘme message Amazonie? Non, France. Stop aux coupes rases ». ⊠Le phĂ©nomĂšne des coupes Ă blanc se dĂ©veloppe partout sur le territoire, dans le Morvan mais aussi en Auvergne, dans les Landes, en Alsace ou dans le PĂ©rigord », dĂ©nonce le coordinateur des campagnes de CanopĂ©e Sylvain Angerand. D'aprĂšs les associations, le gouvernement prĂ©voit d'augmenter la rĂ©colte de bois de plus de 70 % entre aujourd'hui et 2050 ». L'objectif de la campagne est d'interpeller les dĂ©putĂ©s et le gouvernement pour obtenir une loi interdisant les coupes rases de plus de 2 ha, sauf en cas de motif sanitaire. ⊠Chaque hectare rĂ©coltĂ© doit ĂȘtre intĂ©gralement reboisĂ© » La Suisse a interdit les coupes rases depuis 1976 tandis que l'Allemagne et l'Autriche ont adoptĂ© des rĂ©glementations trĂšs restrictives », affirme l'Ă©lue LFI Mathilde Panot du Val-de-Marne. Il existe actuellement 136 espĂšces d'arbres dans les forĂȘts françaises mais on s'oriente de plus en plus vers un modĂšle d'industrialisation de la gestion forestiĂšre avec une volontĂ© de faire au maximum de la monoculture de rĂ©sineux ». ⊠En dĂ©calage avec les enjeux Ă©cologiques actuels » ContactĂ©e alors par nos soins lors de cette premiĂšre opĂ©ration mĂ©diatique, l'Union de la coopĂ©ration forestiĂšre française UCFF qui reprĂ©sente 110 000 sylviculteurs forestiers privĂ©s, s'Ă©tait vertement dĂ©fendue. Nous n'avons aucun intĂ©rĂȘt Ă saccager les forĂȘts que nous gĂ©rons et si nous effectuons des coupes rases, nous le faisons de maniĂšre professionnelle et maĂźtrisĂ©e, nous expliquait le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l'UCFF, Julien Bluteau. Par ailleurs, il faut bien comprendre qu'il n'y a pas de dĂ©forestation puisque chaque hectare de forĂȘt rĂ©coltĂ© doit ĂȘtre intĂ©gralement reboisĂ© ». Sauf que les partisans de la diversitĂ© en forĂȘt dĂ©noncent les consĂ©quences de ces forĂȘts artificielles » qui remplacent parfois des massifs de chĂȘnes centenaires. Ces forĂȘts plantĂ©es sont moins rĂ©sistantes aux maladies et au rĂ©chauffement, attirent moins d'oiseaux, d'insectes et on y voit moins de champignons, Ă©numĂšre Mathilde Panot. Et puis quel effet terrible sur le paysage quand la coupe rase a Ă©tĂ© effectuĂ©e ». Ces pratiques ne sont plus acceptĂ©es par la sociĂ©tĂ© et en dĂ©calage avec les enjeux Ă©cologiques actuels, estime Sylvain Angerand. Avec cette campagne, nous voulons plus largement ouvrir le dĂ©bat sur l'avenir des forĂȘts en France ». Source Le Parisien, 05/06/2020 Qui sont les diffĂ©rents utilisateurs, usagers et quelles sont les diffĂ©rentes fonctions de la forĂȘt en France ? Quels conflits naissent entre ces diffĂ©rents usagers et utilisateurs de la forĂȘt ? Quels sont les enjeux Ă©conomiques, environnementaux liĂ©s Ă lâutilisation et Ă la protection de cet espace ?
Employerles notions et le lexique acquis en HGGSP. Axe 1. Histoire et mĂ©moires des conflits. Jalon A. Un dĂ©bat historique et ses implications politiques: les causes de la PremiĂšre Guerre mondiale. Jalon B. MĂ©moires et histoire dâun conflit: la guerre dâAlgĂ©rie. 8h. Travail de groupes sur les mĂ©moires de la guerre dâAlgĂ©rie Les Cours de - Histoire, GĂ©ographie, EMC, HGGSP Sapere Aude - Ose Savoir ! CrĂ©ation 20 mai 2021 Mis Ă jour 30 novembre 2021 Affichages 3093 Manuel Nathan HGGSP Term Les conflits ont toujours reprĂ©sentĂ©s des moments douloureux dans lâhistoire des sociĂ©tĂ©s, ce qui en fait des Ă©vĂ©nements qui ont une forte dimension mĂ©morielle. Cette mĂ©moire relĂšve Ă la fois de lâindividu et de la collectivitĂ©. Ces mĂ©moires peuvent faire perdurer des tensions entre groupes ou entre pays devenant ainsi des objets politiques et gĂ©opolitiques. Lâhistorien doit prendre en compte ces diffĂ©rentes dimensions des tĂ©moignages qui peuvent ĂȘtre autant dâentraves Ă son travail. ComplĂ©ments bibliographiques Richard Ălodie, Vorms Charlotte, Les historiens pris dans les conflits de mĂ©moire », VingtiĂšme SiĂšcle. Revue d'histoire, 2015/3 N° 127, p. 3-12. DOI URL Godicheau François, La guerre civile espagnole, enjeux historiographiques et patrimoine politique », VingtiĂšme SiĂšcle. Revue d'histoire, 2015/3 N° 127, p. 59-75. DOI URL "MĂ©moires de la Grande Guerre", MatĂ©riaux pour lâhistoire de notre temps 2014/1 N° 113 - 114, Articles en relation Publications rĂ©centes 9Z8s9c.